Kitsch au possible et destinés à finir dans les bacs de jeux à moins de 2€ dans les magasins fourre-tout, les titres estampillés “Simulator” ont désormais le vent en poupe depuis plusieurs années, malgré une qualité en dent de scie d’un jeu à l’autre. Un nouveau représentant du genre est venu y faire le ménage, Powerwash Simulator.
Alors non, Farming Simulator, Euro Truck Simulator ou encore Bus et Police Simulator n’ont pas grand-chose en commun et ne sont même pas développés par les mêmes studios. Mais tous ces jeux ont la même particularité. Ils font passer la simulation avant toute autre chose, quitte à en oublier les graphismes, la physique et tout globalement tout le reste. Et si d'habitude les joueurs montent dans les tours dès que l'optimisation est douteuse, le fait est que les jeux estampillés “Simulator” ont une sorte de totem d'immunité aux yeux de beaucoup. Certains joueurs trouvent même ça charmant. Se marrer sur un Simulator est devenu chose commune, et les jeux sont souvent même mis en avant par les vidéastes sur Youtube et Twitch. Et c’est de cette tendance qu’est né Powerwash Simulator. La quintessence même du jeu qui ne sert absolument à rien, mais qui arrive, quoi qu’on en dise, à rendre accro la grande majorité de ceux qui s’y essayent. Pas besoin d’avoir un gameplay ultra poussé, ou des graphismes de dernières génération, Powerwash est bien au-dessus de tout ça. Il est… satisfaisant.
Pshhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh
Jouer à Powerwash Simulator, c’est comme regarder des vidéos Youtube de presses hydrauliques qui écrasent tout un tas de trucs, ou de braves gens qui arrivent à nettoyer des objets dans un état déplorable juste pour le fun. Ça ne sert absolument à rien. On n’en ressort pas plus grand, on n’apprend rien et pourtant on les regarde en chaîne. Ne me dites pas le contraire, on regarde toutes et tous des vidéos de ce genre. La raison ? C’est extrêmement SA-TIS-FAI-SANT.
Le concept de PowerWash repose essentiellement sur ça. On est ni plus ni moins balancé dans la blouse d’un agent d'entretien équipé de tout l’attirail nécessaire pour faire le ménage, au sens propre du terme (décidément). On doit alors effectuer diverses missions qui ne demandent qu’une chose : virer la crasse à l'aide de nettoyeurs à haute pression. Autrement dit, on passe le Karcher.
Le gameplay est simple au possible et clairement accessible à tout le monde puisqu’au final, eh bien, il ne demande que d’appuyer sur une touche en continu pour faire fonctionner le jet d’eau et faire pivoter de temps en temps l'embout pour changer l'angle du jet. Voilà. Et encore, il est possible d’activer la fonction et de la bloquer pour justement éviter d’avoir à maintenir la gâchette appuyée. Pour le reste, on peut sauter ou encore sprinter, mais ça ne sert strictement à rien. Si ce n’est grimper sur le décor pour réussir à atteindre les endroits les plus exigus dans lesquels la crasse s’est infiltrée.
Là où Powerwash joue à fond la carte de la simulation en revanche, c’est dans son approche du nettoyage. Si lorsqu’on arrive dans un niveau on ne voit que tout un tas de traces noires barbouillées un peu partout, en réalité, le jeu s’avère être pointilleux. Non seulement il faut prendre en compte le style de crasse que l’on doit nettoyer (terre, sable, rouille, tags…) mais aussi le support sur lequel s’est accumulé la saleté.
Les impuretés sont plus ou moins tenaces suivant là où elles sont venues se coller et l’on doit alors jongler avec différents nettoyeurs haute pression et leurs accessoires. On peut d'ailleurs aller sur une boutique en ligne pour dépenser nos précieux dollars récoltés lors de nos missions afin d'améliorer notre équipement et d’être capable de nettoyer toujours plus efficacement. Les embouts permettent de régler la pression, les becs à allonger la distance du jet et les solutions savonneuses peuvent aider à rapidement nettoyer de grandes surfaces et… voilà. C’est à peu de choses près tout. On a fait le tour.
Haute pression à utiliser sans pression
Mais c’est justement ça qui est génial : Powerwash Simulator est ultra accessible et ne se prend finalement au sérieux qu’un tout petit peu. Juste assez pour ne pas s’endormir. On reste alors accroché à l’écran des heures entières en nettoyant chaque recoin de tout un tas de zones différentes. Le jeu propose plusieurs dizaines de missions dans son mode carrière. On devra tantôt décrasser des véhicules, en prenant bien soin de passer dans les plus petits recoins, mais aussi des chantiers beaucoup plus grands comme une caserne de pompiers entière, une station de métro, une cabane dans les arbres, etc. Certaines missions sont d’ailleurs plutôt marrantes et assez surréalistes. L’objectif est clair : nous faire nettoyer tout et n’importe quoi, même si on ignore pourquoi, juste pour qu'on puisse se détendre.
Et de ce point de vue ça marche. Powerwash Simulator est le candidat idéal lorsqu’on a eu une journée chargée et que l’on souhaite se détendre en posant son cerveau sur un coin de table. Pas besoin de réfléchir, on peut discuter avec ses potes dans la foulée, et même jouer avec eux puisque le jeu est jouable en coopération, ou encore profiter du bruit du jet d’eau qui percute les éléments. Pas de musique, pas de brouhaha ambiant, rien que vous, le silence et votre Karcher.
Outre la campagne principale (le mode carrière) Powerwash propose aussi un mode jeu libre où l’on pourra revenir nettoyer tout ce que l’on a déjà fait durant notre carrière, et plus encore. Des défis sont également présents et demanderont d’optimiser vos missions en faisant attention au chrono ou à la quantité d’eau utilisée. Enfin, on trouve des contrats supplémentaires et généralement un peu plus ambitieux qu'en mode carrière, et qui propose ici des destinations loufoques et / ou des objets assez surprenants à nettoyer. Comme un vaisseau spatial, ou encore un robot et des ruines antiques. Ça ne parait pas, mais Powerwash Simulator est très généreux en termes de contenu. La carrière se fera en plusieurs dizaines d’heures et vous en aurez tout autant dans les différents modes de jeu. Cerise sur le gâteau, Powerwash propose désormais plusieurs mini-campagnes crossovers.
Tomb Raider et Final Fantasy aussi font pssshhhhhhhh
Fort de son succès, le jeu a croisé la route de Tomb Raider et Final Fantasy 7 Remake. A travers plusieurs missions successives, vous pourrez en effet nettoyer de fond en comble le manoir de Lara Croft, de l’extérieur à l'intérieur en passant par sa collection d‘artefacts qui multiplie les easter eggs. Du côté de Final Fantasy 7 Remake, vous ferez un tour à Midgar pour décrasser plusieurs lieux marquant de la série comme le bar "Le Septième Ciel", et l’attirail des héros du jeu comme la fameuse épée iconique de Cloud. Une visite amusante dans des licences extrêmement populaires. Et ce qui est génial en plus, c’est que ces contenus sont gratuits. On attend d’ailleurs d’autres crossovers similaires à l’avenir.
On va conclure très rapidement en parlant de la technique. Ce n’est pas compliqué, il n'y a pas de bugs à signaler sur PS5, ni sur PC d'ailleurs. Pas étonnant dans la mesure où le jeu ne prend absolument aucun risque, même pas celui d'utiliser les fonctionnalités de la Dualsense (sur PS5). Les niveaux sont clos et on est concentré sur la crasse. Graphiquement, ce n’est clairement pas folichon, c’est coloré, rondouillard et très simpliste. On ne dira rien concernant la direction artistique puisque c'est un choix, et la modélisation des objets et des décor que l'on doit nettoyer est très correcte. Par contre les arrière-plans sont tout bonnement dégueux, et là un coup de Karcher n'y changera rien malheureusement. Quant aux reflets, ils sont sympas, mais le problème, c’est qu’ils reflètent n'importe quoi. On a quand même réussi à avoir le reflet de notre camionnette en nettoyant le toit d’une caserne de pompiers. Improbable. Côté sound design et OST c'est pareil. Effort minimum, mais on n'en demandait finalement pas plus. C’est bien simple, on entend nos jets d’eau, nos pas, deux ou trois oiseaux et un thème dans les menus et c’est tout. On n'aurait quand même pas rechigné à un peu de musique d'ambiance décontractée pendant qu'on fait le ménage. Mais à vrai dire, on aura de toute façon vite fait de lancer Spotify ou un concurrent en arrière-plan de toute façon.
